Café Littéraire Gourmand de décembre

Mémoires de la forêt, Mickaël Brun-Arnaud

Dans la forêt de Bellécorce, au creux du chêne où Archibald Renard tient sa librairie, chaque animal qui le souhaite peut déposer le livre qu’il a écrit et espérer qu’il soit un jour acheté. Depuis que ses souvenirs le fuient, Ferdinand Taupe cherche désespérément à retrouver l’ouvrage qu’il a écrit pour compiler ses mémoires, afin de se rappeler les choses qu’il a faites et les gens qu’il a aimés. Il en existe un seul exemplaire, déposé à la librairie il y a des années. Mais justement, un mystérieux client vient de partir avec… À l’aide de vieilles photographies, Archibald et Ferdinand se lancent sur ses traces en forêt, dans un périple à la frontière du rêve, des souvenirs et de la réalité.

Watership Down, Richard Adams

C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces odyssées sombres néanmoins parcourues d’espoir et de poésie. Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et plus que tout, vous ressentirez l’irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.

La révolte des filles perdues, Dorothée Janin

« À mesure que je lis tous les documents que je réussis à retrouver, je commence à voir apparaître leur silhouette, les phrases qu’elles ont lancées aux flics, aux juges… Chaque fois je me demande si celle qui est décrite, celle qui parle, qui rit, qui injurie, qui chante, celle qui a les mains en sang et les vêtements déchirés, est la femme que je cherche. »Voleuses, fugueuse, vagabondes, de petites vertus, les filles de la prison de Fresnes se mutinent. Le 6 mai 1947, elles défoncent des portes, brisent des carreaux, pillent l’économat, s’empiffrent de chocolat et de confiture, escaladent le mur de la prison et finissent par en occuper le toit. Pendant des heures, elles tiendront bon. Les prisonniers masculins, derrière leurs barreaux, les acclameront. Il faudra cent vingt policiers pour les déloger. Les journaux s’en emparent un temps, qualifiant l’événement d’« hystérie collective », et, après une nouvelle condamnation, les révoltées retourneront à l’obscurité de leurs cachots. Vies d’anonymes diablesses, semeuses de troubles sans voix, la postérité les oublie.Jusqu’au jour où Serge Valère, un avocat médiatique comme le XXIe  siècle en façonne, décide de démêler les fils de ses origines. Lui qui ne connaît pas son père, engage la généalogiste, Elvire Horta, pour retrouver sa mère Madeleine qui l’a abandonné. Elle apprend que celle-ci est une des mutinées de Fresnes. 1947 rencontre alors notre époque. Madeleine rencontre Elvire. Les filles perdues, celles d’aujourd’hui.Avec force et passion, Dorothée Janin fait surgir la violence, la révolte et la liberté fugace de ces femmes qui n’existaient plus. Porté par une écriture frontale, à la manière du  Journal d’un voleur, La révolte des filles perdues interroge notre mécanique sociale et nos obsessions.

Thésée sa vie nouvelle, Camille de Toledo

« Une quête dans le labyrinthe de nos mémoires, portée par une écriture d’une beauté stupéfiante. »

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En 2012, Thésée quitte « la ville de l’Ouest » et part vers une vie nouvelle pour fuir le souvenir des siens. Il emporte trois cartons d’archives, laisse tout en vrac et s’embarque dans le dernier train de nuit vers l’est avec ses enfants. Il va, croit-il, vers la lumière, vers une réinvention. Mais très vite, le passé le rattrape. Thésée s’obstine. Il refuse, en moderne, l’enquête à laquelle son corps le contraint, jusqu’à finalement rouvrir « les fenêtres du temps »…

Né en 1975, Camille de Toledo vit à Berlin. Son roman Thésée, sa vie nouvelle a reçu le prix de la création de l’Académie française et le prix Franz Hessel. Il est également l’auteur d’Oublier, trahir puis disparaître, de Vies potentielles et du Hêtre et le Bouleau, les trois volets de sa « trilogie européenne » disponibles chez Points.

Ce qui vient après, JoAnne Tompkins

Dans l’État brumeux de Washington, Isaac traverse seul le deuil de son fils adolescent, Daniel, assassiné par son meilleur ami Jonah. Ce dernier se suicide et le monde de sa mère Lorrie s’effondre à son tour. Il n’y a aucune explication à ce drame. Isaac et Lorrie, autrefois amis, s’évitent telles des ombres séparées par leurs pertes incommensurables. Jusqu’à l’apparition soudaine d’une sans-abri de seize ans, enceinte. Recueillie par Isaac, accompagnée par Lorrie, Evangeline devient un rai de lumière dans leur vie. Mais une révélation éclate : la jeune fille avait croisé le chemin des garçons la semaine du meurtre. Tous trois devront confronter leurs souvenirs douloureux. Car comprendre le passé est leur seule chance de pouvoir se tourner vers l’avenir. »Et il y avait le caractère effrayant de ce qu’elle-même ressentait, son impression de bonheur fragile. Elle ne le supporterait pas. Impossible. Elle n’était pas certaine qu’elle serait un jour véritablement heureuse, mais elle comprenait, avec ce minuscule aperçu, que le bonheur était une addiction, qu’on était condamné à chercher pour l’éternité ce premier et parfait apogée. Non, quoi que fût cette sensation, il fallait l’étouffer avant qu’elle prenne racine et commence à se diffuser, avant qu’elle ait besoin d’être nourrie pour ne pas la faire souffrir. »

L’épaisseur d’un cheveu, Claire Berest

 » C’est implacable. C’est glaçant. C’est réussi ! » ELLE

« Il était alors impossible d’imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme. »

Etienne est correcteur dans l’édition. Avec sa femme Vive, délicieusement fantasque, ils forment depuis dix ans un couple solide et amoureux. Parisiens éclairés qui vont de vernissage en concert classique, ils sont l’un pour l’autre ce que chacun cherchait depuis longtemps.

Mais quelque chose va faire dérailler cette parfaite partition.

Ce sera aussi infime que l’épaisseur d’un cheveu, aussi violent qu’un cyclone qui ravage tout sur son passage.

Implacable trajectoire tragique, L’Épaisseur d’un cheveu ausculte notre part d’ombre. Claire Berest met en place un compte-à-rebours avec l’extrême précision qu’on lui connaît pour se livrer à la fascinante autopsie d’un homme en route vers la folie.

Rentrée littéraire 2023 : Choix de L’Obs-France Culture

Prix du jury – Le festival des Écrivains chez Gonzague Saint Bris

Sélection rentrée littéraire : Les 30 romans préférés des libraires Furet du Nord-Decitre

Le silence et la colère, Pierre Lemaître

Après l’immense succès du Grand MondeUn ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du  Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.Un roman virtuose de Pierre Lemaitre

Dictionnaire amoureux de Victor Hugo, Sébastien Spitzel

 » L’esprit est un jardin « . C’est par cette belle formule que Hugo décrit le personnage de l’évêque de Digne, Monseigneur Myriel, dans son roman Les Misérables.  » Tantôt il bêchait dans son jardin, tantôt il lisait et écrivait. Il n’avait qu’un mot pour ces deux sortes de travail : il appelait cela jardiner. L’esprit est un jardin. « J’aime ce simple aphorisme, ce mantra hugolien qui combine si bien l’idée de la lecture avec le beau principe de la fécondité, la terre qu’on arpente et la graine qui fleurit, les lignes de la page et l’esprit qui s’élève, grandit sans se flétrir, pense sans jamais devenir sceptique ou pire : cynique.Se plonger dans Hugo, c’est cultiver sans cesse notre émerveillement devant les beautés du monde, et notre indignation face à ses injustices. Je suis pétri de lui, de ses romans et de sa poésie. Depuis l’adolescence, je me nourris de ses discours. Je les ai presque tous lus. Et maintenant que ma vue baisse, je les sème vers d’autres. Vers ceux que j’aime, d’abord : mes filles, ma famille. Vers mes lecteurs aussi, par des biais détournés, quelques mots, en passant. Vers tous mes étudiants de Sciences Po, et d’ailleurs. » La lumière est dans le livre, écrit Victor Hugo. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout.  » Les siens ont balisé ma vie d’homme et d’auteur. »

La villa aux étoffes, Anne Jacobs

UN MANOIR, UNE FAMILLE PUISSANTE, UN SOMBRE SECRET…

Dans l’Allemagne de 1913, dans l’apparat d’une somptueuse maison bourgeoise, maîtres et domestiques se croisent et se côtoient, partageant joies, drames, secrets et amours interdites.

La jeune orpheline Marie occupe le poste de femme de ménage dans l’imposante résidence de la famille industrielle Melzer. Alors que Marie cherche sa place parmi les domestiques, l’agitation règne lors de la saison du bal hivernal : Katharina, la belle et plus jeune fille des Melzers, doit être introduite en société. Seul Paul, l’héritier de la famille, se tient à l’écart et préfère sa vie étudiante à Munich – jusqu’à ce qu’il rencontre Marie…

Tandis que la guerre approche, petite et grande histoire se mêlent, palpitantes, pour nous plonger au cœur d’une saga inoubliable.

La fille secrète, Shilpi Somaya Gowda

Lorsque Kavita, pauvre paysanne indienne, enfante pour la deuxième fois une fille, c’est une catastrophe pour son mari et sa famille. Et, la mort dans l’âme, la jeune mère se résout à confier son nourrisson à un orphelinat. De l’autre côté de la terre, aux États-Unis, Somer et Krishnan, médecins tous les deux, elle américaine, lui indien, ne peuvent pas avoir d’enfant. Ils recueillent la fille de Kavita, la nomment Asha, lui offrent amour, éducation et avenir. Un jour, celle-ci, devenue grande, veut connaître ses origines. Sa quête ne sera pas facile et mettra en péril l’équilibre précaire de sa famille. Shilpi Somaya Gowda nous offre une oeuvre poignante, réflexion subtile sur l’adoption et la construction d’une identité, sans oublier de nous dépeindre les couleurs variées d’une Inde aux multiples visages.

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