Café Littéraire Gourmand d’octobre 2022

Un homme sans titre, Xavier Le Clerc

« Si tu étais si attaché à ta carte d’ouvrier, c’est sans doute parce que tu étais un homme sans titre. Toi qui es né dépossédé, de tout titre de propriété comme de citoyenneté, tu n’auras connu que des titres de transport et de résidence. Le titre en latin veut dire l’inscription. Et si tu étais bien inscrit quelque part en tout petit, ce n’était hélas que pour t’effacer. Tu as figuré sur l’interminable liste des hommes à broyer au travail, comme tant d’autres avant toi à malaxer dans les tranchées. »

En lisant Misère de la Kabylie, reportage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. L’auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d’Algérie en 1962, embauché comme manœuvre à la Société métallurgique de Normandie. Ce témoignage captivant est un cri de révolte contre l’injustice et la misère organisée, mais il laisse aussi entendre une voix apaisée qui invite à réfléchir sur les notions d’identité et d’intégration.

Cent-vingt francs, Xavier Le Clerc

Saïd, qui s’était engagé pour nourrir les siens, s’interrogeait. Le jeune soldat blond avait-il reçu une prime de deux cents francs à son arrivée ? Recevait-il lui aussi une solde journalière de cinquante centimes ? Était-ce assez en Allemagne pour s’acheter tous les mois un demi-kilo de pain, trois oeufs et un peu de lait ? Sa famille postulerait-elle pour une prime de veuvage de cent vingt francs ?
Cent vingt francs. C’était le prix d’un homme, du malheur de sa famille. Et Saïd, qui n’avait jamais appris à calculer, se demandait combien de kilos de pain, d’oeufs et de lait pourrait bien valoir son propre corps déchiqueté, tant il avait pris l’habitude de s’imaginer les viscères à l’air, dévorées par les rats, avec le fatalisme d’un paysan qui avait connu et qui donc connaîtrait de nouveau, un jour lointain peut-être, mais un jour sûrement, la mauvaise récolte de trop.

L’homme préhistorique est aussi une femme, Marylène Patou-Mathis

Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à balayer la grotte et à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse !
S’appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l’analyse des idées rec¸ues que véhicule, jusqu’à notre époque, la littérature savante, cet essai pose les bases d’une autre histoire des femmes, débarrassée des préjugés sexistes, plus proche de la réalité.

 » Non, les femmes préhistoriques ne consacraient pas tout leur temps à balayer la grotte et à garder les enfants en attendant que les hommes reviennent de la chasse. Les imaginer réduites à un rôle domestique et à un statut de mères relève du préjugé. Elles aussi poursuivaient les grands mammifères, fabriquaient des outils et des parures, construisaient les habitats, exploraient des formes d’expression symbolique. Aucune donnée archéologique ne prouve que, dans les sociétés les plus anciennes, certaines activités leur étaient interdites, qu’elles étaient considérées comme inférieures et subordonnées aux hommes. Cette vision de la préhistoire procède des a priori des fondateurs de cette discipline qui naît au XIXe siècle. Il est temps de poser un autre regard sur l’histoire de l’évolution et de déconstruire les processus qui ont invisibilisé les femmes à travers les siècles.  » M.P.M.

S’appuyant sur les dernières découvertes en préhistoire et l’analyse des idées rec¸ues que véhicule, jusqu’à notre époque, la littérature savante, cet essai pose les bases d’une autre histoire des femmes, débarrassée des préjugés sexistes, plus proche de la réalité.

Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes, Titiou Lecoq

De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.
 » C’est maintenant, à l’âge adulte, que je réalise la tromperie dont j’ai été victime sur les bancs
de l’école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre
histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l’on nous a apprise. « 
Pourquoi ce grand oubli ? De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur
les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié
le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s’éclaire. Les femmes ne se sont
jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
 » Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un
grand récit, passionnant et vrai.  » Michelle Perrot

Merci, Grazie, Thank you, Julien Sandrel

Il n’est jamais trop tard pour dire merci

Gina, charmante vieille dame d’origine italienne qui mène une existence modeste à Paris, a un péché mignon que tout le monde ignore : elle va chaque mois jouer aux machines à sous. Et voilà qu’un jour, elle gagne…

Aussitôt, Gina prend une folle décision : cet argent, elle va le partager avec chacune des personnes qui ont joué un rôle dans sa vie et qu’elle n’a jamais pu remercier. Alors sans rien révéler à quiconque de son gain ni de ses intentions, Gina s’envole sur les traces de son passé…

Lorsque sa petite-fille Chloé découvre la « fugue » de sa grand–mère adorée vers New York, elle décide de partir à sa recherche, accompagnée, à son corps défendant, par la très loufoque et envahissante meilleure amie de Gina qui a le don pour les mettre dans des situations impossibles.

Commence alors pour les trois femmes un voyage riche en émotions fortes, entre fous rires et larmes, entre gratitude et transmission, rythmé par les secrets de Gina et les soubresauts d’une Histoire pas si lointaine…

Toute la puissance d’émotion de Julien Sandrel

Le dernier baiser du papillon, Nathalie Pivert Chalon

La santé d’Ariane Parse l’oblige à quitter le monde de l’opéra malgré sa grande renommée. Elle se réfugie en bord de mer dans la villa Pandora, maison qui dévoilera peu à peu ses secrets… Dont celui de l’existence d’une jeune femme au destin mystérieux. L’ancienne cantatrice part sur les traces de cette inconnue à travers les lettres intimes que cette dernière a laissées derrière elle. Les rencontres atypiques et les péripéties s’enchaînent, nous faisant passer du sourire aux larmes avec délicatesse et subtilité. Sous la plume caractéristique de Nathalie Pivert Chalon, l’âme humaine dévoile ses méandres, ses pans d’ombre et de lumière. Les voix des personnages qui résonnent entre les pages nous renvoient à nos propres interrogations et à nos doutes, à cette quête qui nous permet d’avancer, nous, humains. La musique et la poésie, la langue anglaise… Nathalie Pivert Chalon cristallise ses passions au travers de l’écriture.

Entre deux mondes, Olivier Norek

Adam a découvert en France un endroit où l’on peut tuer sans conséquences.

 » UN INCONTESTABLE TALENT. « 
Pascale Frey, ELLE (Surtensions)

 » UN ÉCRIVAIN, POLICIER DE MÉTIER,
AUTEUR DE TALENT. « 
Gérard Collard, LCI (Territoires)

 » L’ÉLECTROCHOC ! « 
Julie Malaure, Le Point (Territoires)

 » DU GRAND ART DE POLAR. « 
Delphine Peras, L’Express (Code 93)

 » ON RESSORT BLUFFÉ. « 
Bruno Corty, Le Figaro littéraire (Code 93)

Impact, Olivier Norek


FACE AU MAL QUI SE PROPAGEET QUI A TUÉ SA FILLE,POUR LES MILLIONS DE VICTIMES PASSÉESET LES MILLIONS DE VICTIMES À VENIR,VIRGIL SOLAL ENTRE EN GUERRE, SEUL,CONTRE DES GÉANTS

Les cerfs-volants de Kaboul, Khaleb Hosseini

La culpabilité n’est pas toujours stérile. Quand Amir, exilé aux États-Unis depuis vingt ans, a l’occasion de revenir en Afghanistan, il saisit ce retour aux sources comme la possibilité d’une expiation. Enfant, il avait provoqué le renvoi de son compagnon de jeu, qui n’était autre que le fils d’un domestique. Devenu adulte, il comprend à quel point le silence cautionne l’injustice sociale. Succès mondial pour ce premier roman, adoubé par une adaptation cinématographique.



Les Cerfs-volants de Kaboul est un roman autobiographique qui promènera le lecteur entre l’Afghanistan, où est né l’auteur de ce livre, et l’Amérique, où il est exilé depuis 1980. Des années 1970 à aujourd’hui, on pourra lire ce texte comme la chronique tragique d’un déchirement : celui bien sûr de l’abandon d’un pays qui ne sera jamais vraiment quitté. L’histoire en deux mots : Amir et Hassan sont frères de lait, ami à la vie à la mort. Le premier est issu de la bourgeoisie commerçante, le deuxième est le fils d’un serviteur de la maison. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à une terrible scène de trahison où le fils bien né abandonne son ami pauvre.. Les années passent. Et soudain, lors de l’été 2001, le passé refait surface : Amir, réfugié en Amérique, reçoit un mystérieux appel du Pakistan qui l’invite à se racheter d’une faute commise jadis. Le moyen d’y parvenir ? Tout d’abord revenir sur la terre des origines et plonger dans l’Afghanistan des talibans. Un très beau livre sur la trahison et le poids du passé.

Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Khaleb Hosseini

Après l’extraordinaire succès des Cerfs-volants de Kaboul et de Mille Soleils splendides, l’événement Khaled Hosseini. D’un village afghan des années 1950 à la Californie des années 2000, en passant par Kaboul sous les talibans, le Paris des seventies et une petite île perdue de l’archipel grec, une fresque familiale renversante d’émotion, d’une ampleur et d’une audace inouïes.

L’événement éditorial de l’année ! Après six ans d’attente, l’auteur-culte Khaled Hosseini nous revient avec une œuvre passionnante, d’une ampleur et d’une intensité dramatique impressionnantes. Tour à tour déchirant, émouvant, provocant, un roman-fleuve sur l’amour, la mort, le sacrifice, le pardon, la rédemption, sur ces choix qui nous façonnent et dont l’écho continue de résonner dans nos vies.

Dans le village de Shadbagh, Abdullah, dix ans, veille sur sa petite sœur Pari, trois ans. Entre les deux enfants, le lien est indéfectible, un amour si fort qu’il leur permet de supporter la disparition de leur mère, les absences de leur père en quête désespérée d’un travail et ces jours où la faim les tenaille.
Mais un événement va venir distendre ce lien, un choix terrible qui modifiera à jamais le destin des deux jeunes vies, et de bien d’autres encore…

Des années cinquante à nos jours, d’une petite cahute dans la campagne afghane aux demeures cossues de Kaboul, en passant par le Paris bohème des seventies et le San Francisco clinquant des années quatre-vingt, Hosseini le conteur nous emmène dans un voyage bouleversant, une flamboyante épopée à travers les grands drames de l’Histoire.

Les derniers jours de nos pères, Joël Dicker

Les infiltrés

1941, l’Europe est occupée par l’Allemagne nazie. Lorsque le jeune Paul-Émile, âgé de vingt ans, quitte Paris pour Londres, il espère pouvoir donner un modeste coup de main à la résistance française. Il est loin d’imaginer qu’il va être recruté par les services secrets britanniques et rejoindre le SOE (Special Operations Executive), une branche clandestine chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement dans la France occupée.
Au sein du SOE, Paul-Émile est incorporé à un groupe de Français. Ils sont formés aux actions de commando puis envoyés en France. Les premières missions sont un succès. Mais un officier du contre-espionnage allemand est bien décidé à mettre un terme à leurs agissements.
À la fois roman d’espionnage au suspense haletant et document historique, Les Derniers Jours de nos pères est l’un des premiers récits à lever le voile sur l’histoire vraie du SOE dont l’existence a longtemps été tenue secrète

Par delà l’attente, Julia Minkowski

Le Mans, 29 septembre 1933. Maître Germaine Brière prononce les derniers mots de sa plaidoirie. Sur le banc des accusés, les sœurs Papin, les deux bonnes qui ont tué leurs patronnes. Il est minuit passé, les jurés rejoignent la salle des délibérations.
Dans le palais désert, Germaine attend le verdict. Elle se remémore les combats de sa vie. Bientôt, elle sera l’avocate qui a sauvé les domestiques assassines ou celle qui a échoué face à une justice d’hommes et de notables. Le triomphe ou la honte. Ne reste qu’à espérer…
Au cœur d’un fait divers qui ne cesse de fasciner, Julia Minkowski brosse le portrait d’une femme libre et révoltée.

En nous plongeant dans la psyché de sa consœur, figure oubliée de l’histoire, maître Julia Minkowski déploie avec maestria sa plume de romancière dans un premier texte puissant et vibrant.

Première sélection du prix du premier Roman 2022
Première sélection du prix Écrivains du Sud 2022

Sélection Prix du Roman  News Publicis Drugstore – Les Echos Week-End

« Une attachante héroïne de l’ombre. » Point de Vue

« Une réussite. » L’Express

« L’avocate des sœurs Papin sort de l’oubli. » Le Maine libre

« L’avocate pénaliste Julia Minkowski consacre son premier brillant roman à sa consœur oubliée. » ELLE

« À fleur de plume, Julia Minkowski raconte, avec sensibilité, le destin de Germaine Brière, première femme avocate au barreau du Mans et première femme à avoir accompagné  un détenu au pied de l’échafaud. » Gala

« Fascinant. » Europe 1

« Après Jean Genet, Ruth Rendell et Claude Chabrol, Julia Minkowski s’empare de l’une des affaires criminelles les plus sensationnelles du XXe siècle. » 
Le midi libre 

« Un premier roman à ne pas manquer. » France Inter

https://www.editions-jclattes.fr/video/par-dela-lattente-de-julia-minkowski-sur-europe-1/

L’affaire des sœurs Papin (Le diable dans la peau) Paulette Houdyer

En rentrant chez elles, dans l’après-midi du 2 février 1933, Mme Lancelin, épouse d’un avoué du Mans, et sa fille étaient sauvagement assassinées puis mutilées par leurs servantes modèles, Christine et Léa Papin.
L’affaire remua profondément l’opinion. Obscurément, la bourgeoisie se sentait soudain menacée par les couteaux de cuisine des sœurs Papin autant que par ceux que l’on plaçait alors entre les dents des Bolcheviks de Moscou.
La justice s’abstint prudemment d’éclairer les mobiles véritables de ce meurtre qui la dépassait, et qui inspira à Jean Genet sa pièce « Les Bonnes ». Reprenant l’enquête à la naissance de Christine et. de Léa, Paulette Houdyer n’a pas craint de descendre aux enfers pour écrire le roman vrai des sœurs Papin et de leur passion.

Le crime des sœurs Papin, Isabelle Bedouet

En 1933, la sauvagerie du crime des sours Papin – arrachant les yeux de leur patronne et de sa fille, leur fracassant la tête, dénudant et mutilant leurs parties intimes – défraya la chronique. Et ce fait divers, par son extrême violence, continue aujourd’hui encore, porté par la littérature et le cinéma, à nous sidérer.
En s’appuyant sur des faits occultés, sur des archives inédites – révélant, en particulier, la collusion des experts psychiatres, des magistrats et des notables lors du procès -, en relevant certaines lacunes significatives de l’enquête, cet ouvrage nous dévoile ce qui se joue derrière ce double assassinat. Il indique, en outre, comment un autre meurtre, survenu quelques mois auparavant dans le même département, la Sarthe, mais passé inaperçu, a inspiré, de façon évidente, le passage à l’acte des deux jeunes femmes dans ses modalités les plus atroces.
Au travers d’un examen impartial de l’affaire, Isabelle Bedouet reconsidère nombre d’idées reçues, notamment celle de la rébellion de domestiques trop longtemps exploitées. À la lumière de la psychanalyse, elle éclaire ainsi sous un jour nouveau les personnalités des tristement célèbres « bonnes » du Mans.
Isabelle Bedouet est psychothérapeute.

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